How to kill time

Inception

Ladies and gentlemen, now the world’s masterpiece of mind-fuck and labyrinthic madness…

Or rather the purporting stuff we’ve been babbling about in the previous sentence…

 

 

INCEPTION

 

 

Comme DiCaprio sur l'affiche, le film barbote

 

 

 

On pourrait aussi le nommer, un peu violemment, soyons d’accord “Déception”. Plantons le décor, afin d’accorder nos violons et de ne jouer aucune fausse note. Le film relate les pérégrinations de Dom Cobb, un expert en espionnage industriel qui déniche les secrets des personnes qu’il « cambriole » en s’insérant dans leurs rêves afin de faire, littéralement, un rapt du subconscient. L’idée de départ est assez originale, avouons-le, même si le principe de plongée au fond de l’inconscient de son prochain s’était déjà vu aborder au cinéma, notamment, de manière détournée, dans eXistenZ, mais aussi dans Jacob’s Ladder, oumême ce nanar intersidérant (joli néologisme, au passage) de The Cell (avec néanmoins la plantureuse Jennifer Lopez) ou bien dans l'excellent Matrix – ou ce qu’aurait pu et vraisemblablement dû être Matrix 2 s’ils avaient exploité l’idée laissée en suspens d’une matrice dans la matrice… Bref, l’on sombre du côté de la psyché et de ses petits camarades, avec, en perspective, des heures de migraines à prévoir, des tonnes d’aspirine à ingurgiter etc. etc.

Tiens, j’aurais pu aussi le rapprocher d’un Inland Empire ou d'un Mulholland Drive, mais là, en revanche, ce serait déjà un peu plus osé. Encore que ce dernier joue aussi sur ce qui est réel et sa relation avec ce qui est fantasmé, issu du subconscient de tout un chacun.

 

Ainsi parti, plein d’insouciance, en cette soirée de première (oui, oui, après une rude journée de boulot, une salle fraîche et climatisée fait TOUJOURS du bien !) votre dévoué se fit un honneur de visualiser ledit film qui avait non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais aussi beaucoup de salive tant tout le monde en avait parlé… Le marketing sait qu’il a de beaux jours à se faire. Mais l’on s’égare, laissons donc çà ces propos oiseux dénigrant l’envie consommatrice (« consumatrice » ?) de l’ère du temps. Passons aux choses sérieuses.

Le film, réalisé par Christopher Nolan à qui l’on doit The Dark Knight, Memento, mais qui a aussi commis Batman Begins ou Insomnia (oui, j’ai trouvé ce film nul à chier, et je suis prêt à le crier sur les toits) ou encore Le Prestige, ni vraiment bon, ni vraiment mauvais. Ceci étant, le « pitch » comme on dit actuellement pour faire branché dans les milieux néo-cinéphiles, était bon. A savoir, l’idée de départ était intéressante. (cf plus haut) Il est indéniable, de prime abord, de contester à Nolan sa maîtrise du récit et de la réalisation. Tout est fluide, tant au niveau des séquences, des péripéties, des rebondissements que du montage du film. L’image est très léchée, le film étant très clair, très blanc, très épuré. Pour un film onirique, allez-vous me dire, ça présage d’assez peu de bonnes choses. Certes… Mais là encore, tout dépend du rêveur, ne jugeons pas hâtivement.

 

 

 

 

Un combat à la Matrix qui donne un peu la gerbe...

 

 

 

 

Les acteurs ont été triés sur le volet, afin de prendre ceux qui avaient le vent en poupe à l’heure actuelle (déjà le 2e DiCaprio de l’année…) sans qu’aucun ne vole la vedette à l’autre, les personnages étant pour le moins très bien incarnés.

Cela étant… comme ils sont assez peu développés, cela n’est pas très difficile, me direz-vous.

C’est d’ailleurs là une des premières critiques que l’on peu faire au film : les personnages mis en scène ne sont malheureusement pas assez variés pour en apprécier les différentes facettes et ce n’est pas la (sempiternelle) histoire de culpabilité du héros principal qui va changer la donne. Au contraire, cela appesantit le récit derechef. Mais comme l’on a droit aux beaux yeux de Marion Cotillard et à ceux de Joseph Gordon-Lewitt, on ne se plaindra pas…

 

De plus, loin d’être vraiment oniriques, les séances de rêve son balourdes, sourchargées à la manière d’un shoot-em-up, sans la moindre once d’humour pour égayer le tout. Normal lorsque l’on pense que l’on connaît très mal les personnages… Plaisante-t-on avec des inconnus ? Rarement, hélas… Ainsi, on enchaîne les niveaux jusqu’à arriver au boss final, le tout en temps limité, à grand renfort de « boum boum » dont le générique nous informe qu’il est la musique d’un certain Hans Zimmer. Et après on critique Wagner…

A cela peut s’ajouter des incohérences flagrantes : si ce qui se passe dans un rêve « mère » se répercute d’une certaine manière dans un rêve fille, pourquoi ces répercussions n’ont-elles pas lieu dans le rêve « petite-fille », alors que d’autres actions si ? Je tente d’éviter de pourrir le film en racontant tout dès le début, mais ce principe – sous-exploité scénaristiquement et sur-exploité visuellement – arrive au tout début, dans les 10 premières minutes, certainement. Dès lors, la logique anxiogène voulue – on est dans un thriller – est malheureusement désamorcée par ses propres paradoxes qui, eux, n’ont rien d’onirique.

 

 

 

- Vous prendrez bien un peu de saké ? - Merci. Au shaker, pas à la cuiller... - Heu... ?

 

 

 

 

Fort heureusement, on ne s’ennuie pas (trop) lors de ce périple car, comme il a déjà été dit, l’historie est fort bien narrée mais… la chute finale, le nœud de l’affaire, le « truc-compliqué-méchant-qu’il-va-nous-faire-sauter-la-tête » est tristement aisément devinable après le premier quart du film ce qui, là encore, est dommageable, car au lieu d’aller de surprise en surprise ou – tâchons être raisonnables – de découverte en découverte – l’on reste sur une rivière paisible sur laquelle on voit vers où l’on se rend.

 

En définitive, Inception ne tient malheureusement pas les promesses qu’il semblait vouloir tenir et ressemble plus à un film d’action dézinguant à tout-va plutôt qu’à unthriller psychologique qu’il prétend être. Bien, mais pas top. Dommage.

 

 

Inception

De : Christopher Nolan

Avec : Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page, Cillian Murphy, Joseph Gordon-Lewitt

Durée : 2h28

Année de production : 2010



22/07/2010
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