How to kill time

Hard Rock Session 2/2

Hard Rock Session 2/2

 

 

 

 

Joey Tempest en pleine phase majorette avec le micro

 

En début de soirée, la surprise est venue en même temps que Joey Tempest et John Norum du groupe EUROPE ont déboulé sur scène. Le groupe ayant – dans un imaginaire purement personnel – une image un rien kitsch de longs cheveux et de musique de synthé ultra-aigue – la faute au Final countdown – il est inutile de préciser que le concert se devait de dépoter afin de faire fuir tous ces vilains clichés qui étaient ceux de votre dévoué.

Europe est un groupe de hard, et ça se sent. Loin des clichés en cuir et clous de nombre de métalleux, leur tenue sobre, propre, même, type père de famille nombreuse en camp de vacances à la Baule peut paraître surprenant. Soyons honnêtes, Europe n'est PAS le groupe d'une seule chanson - The Final Countdown. Même s'ils'agit de leur plus connue, leur répertoire est assez varié pour non seulement leur permettre d'enchaîner hymne de gros rock qui tache après hymne de gros rock qui tache (oui, c'est assez salissant) mais en évitant de surcroît de faire sombrer  le pauvre spectateur écrasé par ses congénères dans la fosse de sombrer dans l'ennui.

 

 

John Norum certainement sous acides...

 

 

L'énergie dépensée par le groupe est communicative et les déhanchements, bonds, sauts, hurlements, glissades et autre acrobaties aussi bien physiques que vocales de Joey Tempest sont autant d'appels lancés à la foule pour qu'elle se démène elle aussi. Tant bien que mal, compte tenu de l'écrasement, certes. Mais tout de même.

Même si le chanteur - tout charismatique qu'il soit - aime être dans la lumière et au coeur de l'action - quitte à se mettre dans la lumière à côté du guitariste lors d'un époustouflant solo de guitare - il fait tout de même preuve d'une certaine bonhomie, le sourire blanc au lèvres aidant certainement. Ajoutons à cela plusieurs mains tendues vers le public, proches, toutes proches, si proches que certains auraient certainement sauté la barrière de sécurité pour l'attraper (pas votre dévoué qui, lui, sait se tenir en société) et l'idée globale du spectacle transparaîtra, mélange de violence - on fait du hard ou pas - de bonne humeur et de musique. Un concert réussi, finalement un peu court, une fois fini, même si la fin allait s'avérer bien plus alléchante...

 

 

 

 

 

 

 

Et maintenant, un spectacle éducatif pour tous...

 

 

 

Enfin, après ces quatre (cinq pour ceux qui n'étaient point arrivés avec quelque retard comme vos envoyés spécieux... oui, sans "A") concerts arriva la bête, tel le Diable arrivant après les orgies démoniaques pour mettre un terme à la joie, la paix et au bonheur en faisant jaillir de scène un maelström décadent et sanglant, le bien-nommé... ALICE COOPER !! (motherfucker, juste pour la rime)

C'est dans une ambiance frémissante, électrique presque, que la salle est de nouveau plongée dans le noir, alors qu'une gigantesque toile couvre la scène, affichant une tête de mort chapeautée entourée d'instrument de torture et autres outils de bricolage, scandant un insolent "Theatre of Death". Questions, murmures, rumeurs, la foule est angoissée. Comment le grand Alice, le maléfique Alice, le trublion Alice, le shock-rocker Alice mourra-t-il ce soir ? Guillotiné ? Pendu ? Ecartelé ? Transpercé ? Empoisonné ? Electrocuté ? Il est vrai que l'image surplombant de manière fort mégalomane le petit public a de quoi laisser rêveur... Imaginez donc... L'un des meilleurs rockeurs de tous les temps offrant à un public déjà conquis (il faut bien l'avouer) une grosse heure d'horreurs macabres... Quoi de plus alléchant ?

 

Silence total. L'obscurité tombe. L'heure approche, celle de l'apocalypse, du néant, de l'armageddon. (roulement de tambours)

Une silhouette, pas bien grosse, pas bien grande, se faufile derrière le drap morbide...

Des voix hurlent, tels les damnés du Tartare, éructant de leurs voix maudites le nom abhorré de tous...

 

ALICE !

 

Meine Güte ! Der ist Alice Cooper !!

 

 

C'est alors que les trompettes du jugement dernier sonnent annonçant la décrépitude, la mort, l'angoisse, le...

 

SCHOOL'S OUT FOR SUMMEEEEEEEEEEEEEEEER !

 

Et la foule, comme un seul homme, de bondir, les bras en l'air, trempée de sueur, vociférant à plein poumons une chanson de près de 40 ans en suivant le vieux rockeur - vieux, mais pas vieillissant - entamer son spectacle. De grandes lettres rouges, un peu brillantes, un peu carmin, telles de grosses gouttes de sang, sont suspendues çà et là, permettant de distinguer un très lisible "ALICE" écrasant la scène.

Sous son nom, l'homme aux cheveux noirs et au mascara accompagné de ses quatre excellents musiciens. Rendons-leur hommage, leur performance en vaut vraiment le coup.

 

 

 

Le jeu scénique, pourtant simple, se fait sans encombre, les différents protagonistes de cette farce macabre sachant cohabiter parfaitement jusqu'à ce que... le maître décide de tuer un bébé sur scène, signant ainsi son (premier) arrêt de mort. Il est décapité, sous les yeux d'une foule hilare, dans une gerbe de sang fort appétissante.

Mais ce serait mal connaître le personnage que d'imaginer qu'il ne ressusciterait guère. Le voilà revenu pour continuer son spectacle grand-guignol, choquant, sanglant et kitsch au rythme d'un gros rock cadencé des années 70 et 80. Las de le voir encore en vie, une injection létale de plusieurs dizaines de litres d'un étrange liquide vert le plaque au sol à la fin de Poison... Mais le bonhomme se démène et se relève, continuant son sabbat diabolique de mélopées grinçantes et furieuses, acclamé par une foule en transe. Un monstre cyclopéen surgit alors, poursuivant tout être vivant sur le petit espace scénique avant d'être maîtrisé et achevé... Que de mort, mes enfants...

Le voilà de nouveau transpercé par des pics, une giclée de sang rubis atteignant même les tous premiers rangs écrasés sur la crash barrier. Son corps est alors transporté... Laissant ainsi près de dix minutes aux musiciens (vous a-t-on dit qu'ils étaient VRAIMENT excellents ?) pour se démener sur scène, tels des diablotins jouant pendant que les Anges Déchus torturent les âmes en peine... Cette esba se poursuit, sous les clameurs des spectateurs ravis.

 

Puis le silence.

 

Un grincement de guitare...

Slash ? Non, hélas... (oui, bon, on ne peut pas TOUT avoir !)

 

Mais l'on est en bonne voie car...

 

 

VENGEANCE IS MINE !!!

 

 

Revenu de son neuvième cercle, Vincent Furnier (de son vrai nom) revient affublé de pattes d'araignée à ses côtés, en haut d'un escalier à roulettes, tel un juge infernal venu accabler ses bourreaux, le voilà qui crie vengeance, accompagné par les braillements de la foule le confortant dans sa requête.

VENGEANCE

VENGEANCE

VENGEANCE

VENGEANCE

When I want, when I need...

VENGEANCE IS MIIIIIIIIIIIIIINE

 

Alors les bourreaux tombent, touchés par les crochets de la bête à huit pattes, délivrant le génial musicien de ses turpitudes passées... pour revenir, un drapeau (français, on était à Colmar, tout de même) à la main, affublé d'une veste brillante grise, pour chanter Elected.

 

C'est sur un génial School's out - référence au début de son spectacle - que Mister Cooper se retire avec ses (vraiment, vous le savez ? EXCELLENTS) musiciens, sans même remarquer le sous-vêtement féminin qui se rua à ses pieds... Le goujat !

 

Rien que pour ça, votre dévoué aurait dû le renier.*

 

 

 


 

 

 

*Mais tout de même, malgré tous ses efforts, il n'a pas vraiment réussi à trouver une quelconque tare au maîîîîîîîîîître Alice... Bon, il faut aussi avouer que l'auteur de cet article est un sacré vendu, tout de même...

 

 

 

Rendons à César ce qui est à César :

Crédit photographique des deux articles : La Grande Odalisque



04/10/2010
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